Un coup marketing dangereux
- La Team
- 7 déc. 2018
- 2 min de lecture
Ou comment une marque va trop loin dans la publicité.
L’histoire commence avec un compte Twitter, @ashleyeats, créé en juin 2017. Ashley s’auto-proclame “accro aux donuts et aux milkshakes” et poste des photos de ce qu’elle mange, toujours très calorique et fortement sucré. Le 15 septembre 2018, elle avoue dans un tweet avoir vécu une relation toxique. Son message génère beaucoup de réactions, près de 80 000 retweets et 340 000 likes. Sa communauté apporte son soutien et interagit avec Ashley sous le post, révélant les pratiques peu communes de son ex petit-ami : le feederisme. Basé sur une relation dominé-dominant, le feedee prend du poids par plaisir tandis que le feeder le pousse à manger à l’excès. N’étant elle-même pas une adepte, Ashley explique avoir souffert du comportement abusif de son ex-feeder.

Le faux pas
Des suspicions naissent lorsque Ashley partage ses découvertes concernant une solution incroyable pour perdre du poids (Revolyn Ultra, un produit amaigrissant aux vertus miracles), agrémentées de photos d’elle lors de sa prise de poids et après avoir utilisé la solution minceur.

En réalité, toute cette histoire n’était qu’un vaste coup de com’ de la marque. Et ce n’est pas tout, Revolyn Ultra ne s’est pas contenté de créer de toute pièce Ashley. Les photos du compte Twitter ont été volées à une réelle feedee qui a été fortement impactée par cette exposition.
« Des amis m’ont envoyé les tweets, et j’ai dû leur expliquer ce que je faisais. C’est très embarrassant », a-t-elle confié à la journaliste de Motherboard.
Jusqu’où la publicité peut aller ?
Les équipes marketing sont finalement prêtes à tout pour attirer l’attention. Les bots ne suffisent plus, il faut de l’ ”authenticité” et de l’humain pour faire circuler une publicité et toucher le plus grand monde. Les influenceurs sur Instagram sont les panneaux publicitaires les plus courants, alors il n’est pas rare de voir les marques flirter avec la propagande en montant elles-mêmes des faux-influenceurs. Mais quand on voit qu’une entreprise est allée jusqu’à inventer une histoire d’abus pour vendre un produit minceur… On ne peut que rester abattu devant tant d'insensibilité, voire de cruauté, dans ce monde où le but ultime est d’avoir la taille mannequin.
Pour le fin mot de l’histoire, le compte Twitter a été clos pour usurpation d’identité. Cela prouve que sans les photos volées, ce genre de pratique commerciale aurait pu suivre son cours. Restez donc vigilant et critique devant le contenu qui passe devant votre nez.
Source : https://www.ladn.eu/entreprises-innovantes/case-study/bad-buzz-twitter-fausse-influenceuse/
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